A l’ère du digital et de la dématérialisation, nous avons de plus en plus tendance à consommer le multimédia (musique, film etc.) sur notre smartphone ou tablette. Fini le temps où on se ruait à la Fnac pour acheter le dernier album de son artiste préféré. Terminées également les sorties dans les brocantes pour faire de bonnes affaires en dénichant de superbes DVD. Aujourd’hui, le streaming, le téléchargement (légal bien sûr) ou encore le pay-per-view sont les nouveaux modes de consommation.

Les géants de l’industrie du divertissement tels que Google ou Apple, l’ont bien compris. Depuis plus de dix ans à présent, ils proposent via leur boutique en ligne (Play Store et iTunes Store), d’acheter des jeux, des applications ou encore des films et des séries.

La dématérialisation a pourtant des effets pervers dont la plupart des utilisateurs n’ont pas conscience notamment en termes de propriété ; concrètement, les produits achetés leurs appartiennent-ils réellement ? A l’inverse d’un CD que l’on possède physiquement chez soi, qu’en est-il des musiques qui sont rangées dans la bibliothèque virtuelle d’iTunes par exemple ? La réponse avec l’histoire d’Anders Gonçalves.

Anders Gonçalves vs Apple

En septembre dernier Anders s’est aperçu sur son compte iTunes que trois films qu’il avait achetés avait disparu de sa bibliothèque virtuelle. Il décide alors de contacter Apple pour savoir ce qui s’est passé. 24h plus tard, il reçoit une réponse du service client : le propriétaire du contenu a décidé de ne plus les distribuer et les exploiter sur l’iTunes Store Canada. En compensation, il lui propose de louer « gratuitement », pendant 48h, deux films de son choix (valeur 5,99 €).

Anders n’a pas accepté le deal. Il souhaitait soit être remboursé ou récupérer ses films. Mécontent de cette expérience, il la partage sur Twitter et son post a un effet viral.

A qui appartient la musique contenu dans notre iPhone ?

L’histoire d’Anders a emballé la twittosphère mais elle est surtout révélatrice d’un manque d’information de la part des consommateurs en matière de propriété numérique. Et pourtant, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Amazon a, en son temps, supprimé des livres électroniques que leurs clients avaient achetés via Kindle. Apple avait déjà par le passé supprimé de la musique dont le détenteur de droits souhaitait retirer de la vente.

En résumé : ce que l’on achète sur une boutique numérique ne nous appartient pas. Il s’agit davantage d’une location à très longue durée. Dans des termes plus techniques, on dit que vous payez une licence.

Quelles solutions pour conserver ses données ?

A la lecture de cet article, vous vous demandez si vous allez utiliser la carte cadeau iTunes qu’on vous a offert. Vous pensez peut-être aussi à revendre votre liseuse numérique Kindle. Vous réalisez tout simplement que votre univers multimédia pourrait s’évaporer du jour au lendemain.

Qu’on se rassure, le cas d’Anders Goncalves reste quand même isolé. Néanmoins, si vous souhaitez vous rassurer, nous vous conseillons les solutions suivantes :

  • Optez pour des plateformes qui vous permettent de télécharger sur votre ordinateur les fichiers achetés (films, mp3…). Vous pouvez ainsi conserver et dupliquer vos données pour les sauvegarder dans différents supports.
  • Préférez les versions physiques (notamment pour les livres) : certes ça prend plus de la place à la maison néanmoins le bien acheté vous appartient, si l’auteur du livre ne veut plus exploiter ses droits sur le marché français, personne ne viendra récupérer le bouquin chez vous
  • Favorisez le streaming et la location : au moins les règles sont claires, vous savez que l’exploitation est temporelle mais pas grave cela coûte de toute façon moins cher.